10/06/13

Le leadership en 20 questions (suite Q.6)

Question 6 : pourquoi les entreprises d’aujourd’hui ont –elles plus qu’avant besoin de « managers leaders » ?

Suite des 5 questions précédentes : « quels impacts concrets du besoin de sens au niveau de l’entreprise et de son management »; « la différence entre un leader et un manager » et « quelle définition donner du leader et du leadership ».; « on met le leadership à toutes les sauces » ! « N’est-ce pas aujourd’hui aussi un phénomène de mode ? » « Pourquoi ce besoin de sens est-il si important ? »

Premièrement, notre besoin de vision au niveau professionnel est d’autant plus important en entreprise que les changements sont devenus permanents dans beaucoup de secteurs. Il y avait autrefois les méthodes de « conduite du changement », « basic » de tout outillage de management.

Puis sont venus s’ajouter la gestion des impacts humains en termes de communication, puis d’accompagnement des « transitions »… Puis, il a été question de promouvoir « l’agilité » permanente au changement… Et nous demandons maintenant à nos managers de le faire … sans stress !

Pour y répondre, le manager doit donc développer aujourd’hui une posture de  « leader porteur de sens »[1], visionnaire et coach … tout en prenant soin de lui-même…

Deuxièmement, nos organisations doivent devenir chaque jour de plus en plus souples et réactives pour s’adapter aux fluctuations incessantes des marchés. Certaines  entreprises aujourd’hui changent d’organisation presque tous les 6 mois ! Il faut donc des leaders « agiles », capables de gérer, voire de « tirer » ces transformations, sans être eux même trop déstabilisés, autrement dit, capables de leur apprendre à gérer leurs propres équilibres …

Enfin, troisièmement, comme chacun sait que ces organisations nécessitent davantage de management transversal. Sans l’appui d’un statut hiérarchique, le leadership apparaît donc comme le levier majeur pour s’imposer, faire avancer, réussir un projet ou une mission transverse.



[1] Les responsables porteurs de sens, Vincent Lenhardt, INSEP CONSULTING Éditions.

 

25/05/13

Le leadership en 20 questions (suite)

Question 5 : quels impacts concrets du besoin de sens au niveau de l’entreprise et de son management ?

Suite des 4 questions précédentes : « la différence entre un leader et un manager » et « quelle définition donner du leader et du leadership ».; « on met le leadership à toutes les sauces » ! N’est-ce pas aujourd’hui aussi un phénomène de mode ? Pourquoi ce besoin de sens est-il si important ?

Il est important de comprendre que ce besoin de sens va peser directement sur le rôle et la posture du « manager leader » dans nos organisations.

Notre besoin de vision et de guidance traverse en effet tous ces niveaux d’enjeux, de l’économique global aux enjeux personnels, en passant par les enjeux de productivité, auxquels doit aussi savoir évidement répondre un manager de terrain …

Plus les niveaux de sens supérieurs sont menacés (le sens ou le non-sens de l’évolution du monde par exemple), plus les niveaux de sens de proximité - mon entreprise, ma sphère  professionnelle, ma production, mon management … – vont avoir un rôle clé à jouer dans les équilibres personnels et la « performance »finale … C’est le principe de l’équilibre identitaire, obtenu s’il y a cohérence et complémentarité entre les niveaux de sens.

Aujourd’hui, au niveau des enjeux globaux,   la perception dominante est que le monde « marche sur la tête » (ou sans gouvernance en dehors des marchés), tiré de manière aveugle et suicidaire par la seule loi des marchés financiers et des intérêts des grandes puissances dominantes.

La société de consommation, la croissance à tout prix, tout comme l’idéologie scientiste à son service (il faut acheter le dernier écran plat,  sinon comment exister ?) ne font plus suffisamment sens pour une part de plus en plus grande de la population. La chute de la consommation en est aussi l’illustration. En dehors des réelles chutes de revenus, le  réflexe « je consomme  pour faire marcher l’économie et l’emploi » ne fonctionne plus. Il est souvent remplacé chez le nouveau consommateur, par le réflexe  « je consomme moins et à quoi bon ? Ça économise les ressources de la planète (et les miennes !) ».

A son niveau,  l’entreprise ne donne plus envie aux nouvelles générations de s’y engager, notamment dans les pays occidentaux développés. « je ne suis pas ici que pour faire du pognon et pour l’actionnaire ».

S’il pose et repose l’éternelle question de la participation, la question aujourd’hui du sens et de « manager par le sens » est cruciale pour réussir à imposer un nouveau mode de gouvernance et de management qui puisse contribuer à la pérennité de nos organisations, tout en prenant le délicat virage de la croissance durable… ou de la décroissance.

Comment faciliter la performance opérationnelle,  si non en redonnant du sens au rôle de l’entreprise dans la société (l’entreprise citoyenne, la RSE…) et au travail comme une contribution utile …, en renforçant les identités professionnelles aujourd’hui à la déroute, enfin, en développant des leaders conscients de ces enjeux … pour faire évoluer l’entreprise en ce sens ?

Comment restaurer une certaine morale sociale et managériale, en retrouvant la cohérence de l’économique et du  financier, de la production, de la performance avec le respect de nos ressources naturelles et de homme …? Comment manager aussi avec l’éthique moderne et les valeurs, et nous en discuterons plus tard, avec peut-être une forme de spiritualité laïque en management, en tout cas un leadership moins égotique, qui s’élève au dessus des jeux de pouvoir mortifères, pour poursuivre avec humilité notre contribution à la grande chaine du vivant.

Dans cet esprit, le rôle du « nouveau leader » est fondamental. Il incarne et porte les valeurs de bases universelles dont se sont détournés l’entreprise et le monde, depuis sa dérive du capitalisme ultra-libéral de ces 50 dernières années. Ce sont celles aussi portées par le Développement Durable … (enfin quand il n’est pas détourné de son esprit)

C’est aussi simplement ça l’écologie managériale ! Respecter les grands équilibre de l’homme et du vivant…

Question suivante (dans 15j) : Pourquoi les entreprises d’aujourd’hui ont –elles plus qu’avant besoin de « managers leaders » ?

 

19/04/13

Ethique, valeurs et management : « le théorème relationnel »  

Lors d’un séminaire que j’animais cette semaine avec des dirigeants du secteur de la Santé Publique, sur le thème de « l’éthique et les valeurs dans le management de la performance », j’ai apprécié dans la conférence en soirée, le « théorème relationnel » proposé par Alain SETTON (1).

Je sais que son Ego va en souffrir, mais appelons ce théorème, le « théorème de SETTON » !

T (Pb) = 1 / Q (Re)

« Dans une équipe ou un groupe de travail – qui commence à 2 personnes -, la Taille des Problèmes est inversement proportionnelle à la Qualité des Relations ».

Cela signifie, tout simplement, que la taille des problèmes rencontrés dans la relation entre 2 personnes, au sein d’un groupe ou d’une entreprise, n’est pas seulement « objective ». Elle a des « proportions » qui dépendent aussi, de la qualité des relations entre les personnes.

Ainsi par exemple, s’il y a un problème d’organisation entre A et B et que la relation est fluide entre eux, ils peuvent se mettre autour d’une table et trouver simplement une solution ensemble.

Si la relation est mauvaise, ils peuvent se renvoyer l’un et l’autre la responsabilité de ce même problème et celui-ci risque de dégénérer et prendre une « taille » de plus en plus grande.

C’est ainsi que naissent des guerres … !

Il nous faut mettre de l’énergie pour rendre les conflits « féconds » et être source de progrès.

Des mauvaises relations sont non seulement une source de stress mais aussi totalement contre productives sur le plan économique ».

Un management éthique qui se réfère aux valeurs partagées pour guider les décisions et l’action favorise la qualité des relations et limite les conflits.

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(1)   Alain SETTON est Consultant et formateur en management, animé d’une éthique d’inspiration humaniste et biblique. Auteur de plusieurs ouvrages : « Gagner sa vie sans perdre son âme » ; « Presse de la Renaissance ». Bible et Management ;  Editions Desclée de Brouwer. « Mobiliser pour réussir » ; Seuil.

 

11/04/13

Le leadership personnel commence peut-être là … ?

Et si ce très joli extrait sur film de Luc Besson   »Angel A », avec Jamel Debbouze … contenait le secret de notre développement personnel. C’est en tout cas pour sûr le début du chemin du leadership personnel …


Essayez dans le miroir, et sans limitation … et rappelez vous aussi vos plus beaux succès

« je t’aime »  !

 

 

11/04/13

Le leadership en 20 questions (suite)

Question 4 : pourquoi ce besoin de sens est-il si important en leadership ?

(Suite des 3 questions précédentes : « la différence entre un leader et un manager » et « quelle définition donner du leader et du leadership ».; « on met le leadership à toutes les sauces » ! N’est-ce pas aujourd’hui aussi un phénomène de mode ?)

Nous avons tous besoin de sens et de guidance. Le besoin de sens est depuis toujours le premier besoin de l’homme. En période de forte mutation, nous avons plus de mal à donner du sens au travail  … et aussi à nos vies…

Nous savons que nous vivons une accélération de la globalisation et une mutation planétaire sans précédent. Nous en subissons tous les impacts économiques, sur nos entreprises et les personnes.

C’est bien évidemment au-delà des impacts financiers, avant tout beaucoup de difficultés et de souffrances pour les plus touchés.

Au plan managérial, le manque de sens du travail et de vision, la gouvernance par le seul financier met aujourd’hui en faillite l’engagement dans l’entreprise et la motivation au travail, facteurs clés de performance. Et n’est ce pas le rôle d’un leader que de donner du sens, de la vision, de la « guidance » et faciliter l’engagement ?

 C’est d’autant plus vrai aujourd’hui qu’au « niveau supérieur », notre besoin de sens n’est plus suffisamment nourri ni par la sphère religieuse, ni par la sphère politique, dont c’est une fonction essentielle.

La guidance politique par exemple est totalement en faillite. Les politiques nationales devenues impuissantes perdent chaque jour en crédibilité. De leur coté, les instances politiques mondiales naissantes (ONU, G8, G20…) n’arrivent pas encore à réguler correctement notre système au plan global. La gouvernance du monde par le financier ne peut à l’évidence satisfaire notre besoin de sens, de justice et d’accomplissement. De très nombreux observateurs annoncent la fin du capitalisme sans pour autant voir apparaitre des alternatives crédibles…

Au plan idéologique, la société de consommation ou encore le rationalisme scientifique (« le scientisme ») ne sont plus des modèles à suivre pour beaucoup des habitants des pays industrialisés. Les courants de pensé autour de l’écologisme et du développement durable expriment ce besoin de plus en plus présent de trouver une alternative à une croissance matérialiste aveugle que chacun sait sans lendemain.

Question suivante :  quels impacts concrets au niveau de l’entreprise et de son management ?