19/06/16

Le bien-être au travail : paradoxe, leurre ou nouveau contrat social ?

On attribue au « bien-être deux étymologies : « sensation agréable procurée par la satisfaction des besoins du corps et ceux de l’esprit » (1555)  et en 1740 « se dit d’une subsistance aisée et commode. Il a le nécessaire, mais il n’a pas le bien-être ». [1] Le concept  a été remis en avant dans la définition de la santé par l’OMS en juin 1946[2] : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social ».

Cette définition fait référence dans le monde contemporain.

Le bien-être renvoie ainsi aujourd’hui à trois principales désignations « physique », « mental », « économique et social ».

  • Le bien-être physique dépends de  la satisfaction des besoins corporels primaires, de tous nos automatismes de vie et de nos instincts de base.
  • Le bien être psychologique serait lié à la satisfaction de nos besoins supérieurs liés à notre vie affective, familiale et aussi professionnelle
  • Le bien être économique et social, renvoie lui, au plan personnel à la satisfaction de notre « intégration sociale », au niveau attendu par chacun (en psychanalyse, vis-à-vis de « l’idéal du moi »).

Au plan collectif, ce niveau de bien-être renvoie aussi à des indicateurs économiques par population. Mais le bien-être économique est-il totalement objectif ? Il est souvent fait référence au « paradoxe d’Easterlin » qui montre aussi sa subjectivité sur ce plan. Ainsi « une hausse du PIB ne se traduit pas nécessairement par une hausse du niveau de bien-être ressenti par les individus ». Les explications avancées font notamment appel au « paradoxe de l’abondance ». Nous connaissons tous également l’exemple des malheureux vainqueurs du loto, du déséquilibre de vie et de santé que cela peut générer chez eux.

Le bien être- physique, psychologique ou économique – est « dans notre gamelle »et, dans tous les cas, lié à un ressenti de notre état de santé physique, psychique, social ou « économique », si nous nous comparons à nos pairs ou à notre catégorie sociale.

 Le bien-être est t-il culturel ?

Toute l’histoire du bien-être serait aussi « celle de notre rapport au corps, à la nudité, et elle implique des enjeux esthétiques, sociaux et religieux »[3].

De toute évidence, si la représentation du bien-être est personnelle, liée à notre psychologie, elle est aussi « culturelle » et « religieuse ». En France, le concept a tendance à s’opposer à l’idéologie chrétienne traditionnelle. Le bien-être est-il possible sur terre, ou davantage lié à la rédemption de nos « péchés » et dans une vie ultérieure ? La doctrine chrétienne repose pour beaucoup sur le sens donné à la souffrance sur terre, et  l’importance accordée à la culpabilité, la mort étant souvent représentée comme une entrée dans cet « au-delà rédempteur ». Bref le bien-être et le plaisir ne sont-ils pas pour la doctrine chrétienne traditionnelle à rechercher au paradis et le travail davantage lié à la souffrance … ?

 Un état de conscience
Le bien- « être » dans la société de consommation apparait très lié à « l’avoir ». Pour la plupart des personnes gouvernées par leur ego, le bien-être devient alors, comme le bonheur, une sorte de leurre jamais atteint, lié à la possession de biens, d’un niveau de confort et donc, à la consommation. Le bien-être lui-même peut parfois devenir, par effet de mode un nouveau produit à consommer, autant pour atteindre son niveau social que pour son réel équilibre.

Pour les personnes plus conscientes, la sortie pour tout ou partie de l’emprise égotique ouvre la porte à un bien-être plus immatériel. Il peut conduire à toute les formes laïque de « spiritualité sans dieu », y compris dans l’entreprise, comme avec la mode du mindfullness.

Il renvoie à la notion d’équilibre psychique et de conscience. Le bien-être, quelque soit nos conditions de vie demeure bien un ressenti, expression de nos équilibres psychologiques, de notre niveau de conscience et de notre capacité à gérer nos frustrations.

Et le bien-être au travail ?
Le travail signifie dans notre culture « souffrance ». Le « bien-être au travail » constitue donc pour certains un vrai paradoxe ! Ce n’est pas pour rien que les techniques de bien-être au travail nous viennent d’autres cultures spirituelles, comme avec le mindfullness ou la sophrologie, inspirés du bouddhisme.

Le « mal-être au travail » s’appelle « souffrance au travail ». Il rejoint les nombreuses catégories de risques psychosociaux que connaissent nos concitoyens aujourd’hui, du stress au burn-out, poussés au plan sociétal, par le « désemploi », la pression sur la productivité et les changements permanents.

Notre médecine traditionnelle est peu ouverte à la notion de bien-être. La médecine allopathique « existe » dans son identité profonde, pour soigner et limiter la souffrance, qui est sa véritable raison d’être. Très souvent les médecins du travail que je côtoie ne croient pas au bien-être en entreprise, perçu comme exclusivement manipulatoire.

Mon positionnement est plus nuancé, entre « angélisme utopique » et diabolisation, il y a je pense une troisième voie, pour développer le bien-être au travail, levier majeur d’engagement pour les nouvelles générations.

 Nous en discuterons ensemble la prochaine fois …



[1]  1. 1555 « sensation agréable procurée par la satisfaction des besoins du corps et ceux de l’esprit » (E. Pasquier, Le Monophile, 20a, cité par Vaganay dans R. Et. Rab., t. 9, p. 301); 2. 1740 (Ac. : Bien-être se dit d’une subsistance aisée et commode. Il a le nécessaire, mais il n’a pas le bien-être). Composé de bien* adv. et de être*.

[2] Préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 Etats. 1946; (Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé, n°. 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948

 

[3] http://www.culture-sens.fr/pour-se-faire-une-idee/1495/le-bien-etre-est-il-une-notion-contemporaine

5/04/16

La compassion est-elle une compétence managériale ?

La compassion, le partage de la souffrance de l’autre (« souffrir avec l’autre ») fait partie des vertus valorisées par la tradition judéo-chrétienne.

J’ai parfois du mal avec cette promotion de la souffrance, de la culpabilité, voire de ce type de partage … Est-ce la résonance avec ces traditions dont j’ai eu tant de difficultés à me départir, pour enfin me réjouir de la vie, partager mes joies ou en méditer  … ?

Et pourtant … pour le taoïsme et la spiritualité chinoise aussi, la compassion représente la  «porte d’entrée » dans les «vertus de sagesse »…(1)

Dois je en déduire que si je  veux devenir « sage »  (ou « un sage », ou plus «sage » ?) il me faut développer ma compassion ? !

Mais la compassion a-t-elle sa place, a-t-elle un sens dans l’entreprise d’aujourd’hui … ?
A l’heure où  l’engagement  tant recherché pour améliorer la performance, laisse place au stress et à la souffrance au travail, écouter les ressentis difficiles, partager les difficultés, pour aider ses pairs ou équipiers à dépasser une crise ou un passage difficile, n’est-ce pas cela la compassion en entreprise ?

Ne serait-ce pas ainsi  un talent du manager à développer dans les turbulences de nos mutations et autres « crises » que nous vivons ?

Et moi qui serre les dents et les poings, souvent à fond dans l’action, je n’ai pas le temps … Et moi qui suis par nature si peu compatissant, faut-il que je m’ouvre à plus de compassion et si oui, comment ?

Mais est-ce que ça peut s’apprendre ou se développer la compassion ? Et qu’est ce que ca apporte à l’entreprise ?

Pour la psychologie chinoise (influencée par la tradition taoïste (2), l’entrée dans la compassion – porte de la sagesse – passe  inévitablement par l’auto-compassion. Il n’est pas possible d’entrer en compassion avec l’autre, sans  être en contact avec sa propre souffrance, sa propre fragilité…

Moi si Fort … ! Ça va être dur !  Me montrer fragile … ?

C’est un peu comme l’écoute empathique qui nécessite l’écoute de ses propres émotions. Pour entrer dans l’auto-compassion, il faut être suffisamment en lien avec ses propres souffrances, ses fragilités, ses blessures, ses égarements et autres incomplétudes … pour pouvoir s’ouvrir à la souffrance de l’autre, pour l’aider in fine à dépasser « sa propre crise » et à grandir en (la) se dépassant »… Bref, à être plus performant.

La compassion n’est-elle pas ainsi le stade ultime de l’écoute, la « quatrième écoute », au-delà de l’empathie, savoir vibrer ici et maintenant dans ce que vit l’autre de tragique ou de souffrance, pour renforcer nos liens, voire créer d’autres liens ? N’est-ce pas aussi le chemin d’une autre Joie dans le partage,  vers une autre « réussite » ?

De puissants témoignages sur cette idée révolutionnaire pour le monde de demain, lors de la journée de la compassion, organisée par l’INREES, le 23 avril 2013.

Ci-après quelques extraits de témoignages célèbres dans la vidéo « oser aimer » (dont celui de Matthieu Ricard, ou encore de Thierry Jansen) puis celui Lytta Basset – professeur de théologie), puis enfin celui de l’écrivain Bernard Werber  

Vous trouverez tous les autres… dont le plus célèbre porteur du développement personnel,  le  dalaï-lama !

http://compassion.inrees.com/

 

 

Le témoignage de Lytta Basset – professeur de théologie.

 

 

La  philosophe Leila Anvar

 

 

L’écrivain Bernard Werber

 

 

 

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(1) Cours de psychologie chinoise –  Jocelyne Lemarchand -Mars 2013-D’après la psychologie Chinoise Xin Li ; – Traité de psychologie chinoise. Michel Deydier-Bastide (2)
(2) La psychologie traditionnelle chinoise Xin Li, dont le contenu est aussi originel que traditionnel, est issue des principes de la sagesse taoïste de la très ancienne première Chine et des connaissances acquises par la médecine chinoise à travers le temps. Cet ouvrage présente une psychologie humaniste résolument originale et, en même temps, formidablement porteuse d’espoir pour celui qui souhaite mieux connaître les méandres de l’esprit, pour celui qui souffre ou qui aspire à un bonheur réel. Il expose les mécanismes mentaux de façon analytique, dans une approche des processus spécifiquement psychologiques, conforme à l’universalité des principes originels du Tao. La physiopathologie de la psychologie traditionnelle chinoise, trop souvent réduite à l’étude des syndromes d’organe ou à la théorie des cinq éléments, est ici présentée dans son intégralité.

31/08/14

Des valeurs, à la cohérence, chemin d’énergie et d’accomplissement ?

Conversations dans un TGV, sur un quai de métro… sur le chemin, les coins de tables et les traboules d’une université d’été… Merci à mes interlocuteurs pour ces moments d’échange … (et je sais qu’il y avait un (e), des  psy dans la salle…!)

 « Le bonheur est cet état de conscience qui résulte de l’accomplissement de nos valeurs »[1]A l’opposé, dans une société en manque de sens et du cadre qu’apportent les valeurs, le stress, les risques psychosociaux augmentent… 

Nous aspirons tous à plus d’éthique et surtout de « cohérence ». La cohérence, c’est plus de fluidité, de bien-être, d’équilibre et d’énergie… ! Pouvoir être nous même, sans masque, dans notre « fragilité », mais aussi dans notre puissance et notre « beauté »… Plus de cohérence avec nous même, pour être vus, perçus… comme nous avons le sentiment d’être. C’est aussi vivre ce que nous souhaiterions être… C’est ça le bonheur ? La cohérence nous renvoie aussi nécessairement à l’alignement avec nos valeurs, sur le chemin de l’accomplissement et du « deviens qui tu es » …

Mais la cohérence est-elle un état ou une quête d’idéal, et qui fuirait un peu plus à chaque pas, un peu comme le bonheur que nous pourrions poursuivre inlassablement, sans jamais le rencontrer ? La cohérence est peut-être tout cela à la fois,  un état d’équilibre et une quête, donc une motivation pour l’action…

Quand nous pensons « cohérence », nous pensons le plus souvent à « l’incohérence »  entre la parole et les comportements ou l’action. « Il/elle se dit solidaire et il joue perso, quel(le) égoïste !». Si c’est au travail, nous pensons souvent à notre manager ou à notre direction… « Ah ! elles sont belles nos valeurs, voyez comme ils se comportent, ils peuvent bien parler de valeur et d’éthique au travail », me disait le manager d’une grande banque, dans une période de PSE …

Et nous pensons surtout à – l’incohérence  des autres – peu à la notre… ! Cette incohérence (la notre) nous est souvent peu visible ou consciente. Elle fait partie de notre « zone aveugle »[2], ou de nos « ombres ». Tout se joue dans nos automatismes inconscients, identitaires « (je suis ») et émotionnel (« je ressens »). Nous ne nous avouons pas notre incohérence car elle nous dérange… Elle génère agacement ou culpabilité, et c’est tellement plus simple comme cela, de voir notre incohérence ailleurs…, chez l’autre.

Notre incohérence exprime en fait, le décalage entre ce que nous souhaiterions être et ce que nous réussissons à faire. C’est d’autant plus dérangeant que notre intention est bien là !

L’américain Jim Mitchell, un des maîtres de « l’art du leadership personnel »[3], disait dans un séminaire, que oser « demander du feed-back nous éloigne de nos illusions (notamment de cohérence) et donc nous fait grandir »…

D’ailleurs, que c’est agaçant quand quelqu’un vous met le doigt  dessus, nos incohérences (et même gentiment !). Oui, c’est normal que ça nous perturbe, car la colère protège notre identité et elle n’est qu’une représentation…, en perpétuelle reconstruction, elle n’existe pas… et en plus, elle est parfois si fragile, quand elle se reconstruit dans toutes nos ruptures et transitions ! « Pierre-Marie, et bien… toi qui est psychologue, coach et qui fait du développement personnel, c’est ça que tu apprends à tes clients, et bien bravo … ! »  Aie aie aie …  la vache ! Humm, humm, restons modeste… En tout cas, ça me rends plus humble, quand on me montre mes incohérences, et en plus c’est une vertu de sagesse, donc, cheminons …

Mais que nous apporte donc ce fameux « alignement » ou cette « cohérence du sens » ? Et … comment arriver à la développer ?

Bonne nouvelle, au plan de notre dynamique psychologique, la mécanique humaine fait du développement de notre cohérence un processus auto-énergisant.

Ce n’est pas pour rien que certains philosophes et écrivains y voient une voie d’accomplissement, voire, y assoient leur conception du bonheur…[4]

Ce phénomène est du en fait aux automatismes des fonctions émotionnelles, associés aux besoins que nous avons déjà évoqués. Plus je suis cohérent, plus mon énergie s’accroît … Plus je suis incohérent, plus je me sens faible, mal à l’aise ou impuissant. Plus je m’éloigne de mon code moral, plus la culpabilité me « sape » mon énergie, me fait souffrir, me « torture »… Plus je progresse vers mon idéal, plus mon énergie s’accroît… Nous retrouvons là la dialectique freudienne, entre le dictât de notre « surmoi » (nos valeurs morales) et notre « idéal du moi », autrement dit, l’éthique !

Et le management dans tout ça ? La philo, la psychanalyse,  ça va bien 5 mns !

Je préfère parler avec les managers, de confort et d’inconfort psychologique, c’est plus simple…:

  • Plus je m’éloigne de mes valeurs de base, plus je suis dans l’inconfort. Je ressens de la culpabilité ou de la colère, si je subis la situation. Si je sors de cette impasse, le malaise disparaît. Les émotions ont assuré leur fonction, tout va bien à nouveau. Si non, le malaise persiste et peut se cumuler à d’autres. Mon énergie diminue alors, consommée dans ce conflit interne permanent …
  • A l’inverse, plus je suis aligné, plus je me sens confortable. Mon énergie est fluide (pas de blocages, ni de conflits). Plus la cohérence est bonne, plus l’énergie est forte.

Par ailleurs, plus de cohérence, c’est être plus présent à soi, donc aux autres. N’est-ce pas être plus authentique ? Et si « je » suis « moi », aussi dans mes fragilités, c’est que je tolère l’erreur… N’est-ce pas la porte de l’innovation, comme de la prise de risque ?

Pour l’entrepreneur et militant humaniste Jacques Benoit[5],  être éthique pour un dirigeant ou un manager, c’est « la capacité à ne pas se satisfaire de ce qui est, à remettre les choses en question, à se remettre soi-même en question »… C’est agir concrètement pour une meilleure cohérence avec ses valeurs et ses convictions. N’est-ce pas une des définitions du leadership ?

La cohérence est en faite l’axe principal du développement du leadership personnel : comment transformer le monde (son environnement) pour le rendre plus proche de nos convictions et de nos valeurs … Comment, pour l’entrepreneur-manager trouver un équilibre entre le financier, l’économique, la raison d’être de l’entreprise, et ses valeurs  de « dirigeant »…,  dans l’hyper complexité d’un monde en mutation…

Au plan collectif, la question de la cohérence concerne aussi la cohérence de ses propres valeurs avec celles de son organisation. Est-ce que je me retrouve suffisamment dans les valeurs de mon entreprise ? Nous savons tous que si ce n’est pas le cas, nous vivrons dans le malaise, à moins de pouvoir quitter ce collectif dans lequel nous ne nous « reconnaissons plus », pour retrouver plus de cohérence, plus de sens … Le plein sens ?

Les valeurs partagées sont donc bien un facteur majeur d’identité collective et donc de cohésion d’équipe …

Enfin la cohérence, c’est aussi celle de l’organisation : plus elle est alignée avec sa vocation et ses valeurs, plus sa culture est cohérente avec son système d’action et plus elle est efficace… La cohérence nous conduit aussi à la performance !

Mais ça, c’est une autre histoire d’éthique … celle de la performance durable … et de l’écologie managériale. C’est aussi une vision qui s’ouvre à qui le veut … « Chacun est seul responsable de tous ». « Si le grain de sable refuse d’être un grain de sable, il ne peut y avoir de désert. Si la goutte d’eau refuse d’être une goutte d’eau, il ne peut pas y avoir d’océans » (Saint-Exupéry)

Et la suite, c’est, si « dieu » le veut,  dans mon prochain livre …!


[1] Ayn Rand 1905 – 1982 romancier américain

[2] Selon de célèbre modèle de la « fenêtre de Johari », la zone aveugle, c’est  ce que je ne sais pas à mon propos, mais que les autres connaissent. Les autres zones : le grand jour : ce que je sais sur moi et que je montre aux autres; la face cachée : ce que sais sur moi et  que je cache aux autres. L’inconnu : ce que ni moi ni les autres ne connaissent de moi (mes ombres).

[3] Jim Mitchell est aussi un des enseignants fondateur du mouvement pacifiste Canadien « MKP » (mankind project/ le projet de l’humanité) : «  les nouveaux guerriers ».

[4] Ayn RAND 1905 – 1982 ; romancier américain

[5] A publié, « Le livre blanc de l’éthique »- 2010.

23/12/13

Connais-toi même, et…?

Oui, OK, mais pour quoi faire ! Ça rapporte quoi et combien ! ?

Nous oublions souvent la seconde partie de cette maxime bien connue, attribuée à Socrate, mais dont l’origine est sans doute bien plus ancienne …

Nul besoin de souligner à des amateurs de développement personnel, que la compréhension du facteur humain commence nécessairement par soi-même…

Mais pour traverser notre mutation et continuer à y performer, voire à y subsister, ne faudrait –il pas pourtant « rediffuser » ce principe philosophique, venu de la nuit des temps ?

Et en entreprise, ne peut-il pas aussi nous aider à sortir des jeux égotiques stériles, à nous conduire au delà de l’efficacité personnelle, vers  d’autres « découvertes » ?
Oui, la suite de la maxime (vous l’aviez oublié aussi ?!), c’est : « … et tu connaîtras l’univers et les Dieux » …

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux … »

Et le « mindfullness », la pleine conscience, qui arrivent en entreprise, c’est quoi au juste… ? C’est ça, la « spiritualité laïque » ?

D’après certains historiens des religions[1], « l’inscription « connais-toi toi-même » qui est gravée sur le fronton du Temple de Delphes a connu un succès ininterrompu depuis l’Antiquité jusqu’aux temps modernes. On ignore encore qui est l’auteur de cette maxime. Elle a été attribuée autant à Apollon lui-même qu’à Homère ou Socrate. Une des clés  pour expliquer la postérité de cette devise tient sans doute à l’emploi littéraire qui en fut fait et aux interprétations philosophiques très diverses auxquelles elle se prêtait.

Dans les textes les plus anciens, le principe delphique reçoit une interprétation religieuse, c’est-à-dire qu’il invite l’homme à se reconnaître mortel et non dieu, à éviter les pensées d’orgueil  et à rester soumis à la suprématie de Zeus.

Socrate sera le premier à passer de l’interprétation religieuse à l’interprétation philosophique de « connais-toi toi-même », non sans choquer ses contemporains. Dans le Premier Alcibiade, Platon adopte l’idée fondamentale selon laquelle l’homme doit prendre soin de son âme, doit se connaître d’abord lui-même, avant de chercher à connaître quelque chose de ce qui lui est extérieur ».

Aujourd’hui, ça veut dire quoi ? C’est quoi pour nous, et dans l’entreprise, puisque ce blog est aussi celui du développement personnel en entreprise ?

Connaitre l’univers et les dieux …. Ah bon ? L’univers de la consommation et les dieux du CAC 40, du NASDAQ, des traders et de leurs puissants ordinateurs ?

« Connais-toi toi-même et tu gouverneras ton propre changement ? »
A une époque où l’on dit que « le changement est devenu la seule constante dans les organisations », un manager ne doit-il pas, avant toute chose, appliquer à lui-même, le célèbre principe de l’oracle de Delphes ? N’est-ce pas la première connaissance à acquérir par un dirigeant que d’apprendre à gouverner ses propres transitions, pour les transcender vers des desseins plus élevés ?

« Connais-toi toi-même et tu changeras le monde ? »
Et si le « connais-toi-toi-même » pouvait nous embarquer au-delà des crises, à réussir notre transformation et contribuer à nous aider à basculer dans notre nouveau paradigme ?

Connais-toi toi-même, tu redécouvriras les valeurs universelles oubliées, et tu recouvriras peut-être en conscience un autre chemin … plus durable, plus écologique, plus profitable, …  à l’Homme.

C’est un beau chemin de conscience que je nous souhaite pour cette nouvelle année !

Très bonne année 2014, dans la paix et la lumière partagée

 

La  suite dans mon prochain  livre à paraître chez Inter-Editions / DUNOD, mi -2014 ! 

 

 

 

 

 



[1]Article De Mihaï Iulian DANCA (Montpellier, janvier 2013)  «  Connais-toi toi-même, de Socrate à Augustin.

24/11/13

Stress et spiritualité

Conversation de taxi … un dimanche soir … sur la route d’un séminaire sur les RPS

D’habitude,  avec les chauffeurs  de taxi, je parle toujours au départ de météo et de foot, pour lancer la conversation … mais ce soir là…, je fus pris « aux mots », j’allais à la « Part Dieu », dont j’appris que ça voulait dire  « terre bénie des dieux », et  je me rendais près de Toulouse,  pour un séminaire sur la prévention des Risques Psychosociaux,  plus précisément  à « l’Abbaye de Sorèze », un autre lieu sacré, au pied de  la Montagne Noire…

-          Bonsoir ; Vous allez-où ?

-          La Part Dieu svp ; je prends le TGV pour Toulouse

-          Alors ce match ? On va le gagner ?

-          Euhhh, le foot, moi … vous aller faire quoi à Toulouse … ?

-          Euhhh…. de la formation …

-          Quoi comme formation ?

-          Eueuhhhhh : A la prévention du stress

-          A bon ? Pour  le stress, vous savez, il vaut mieux arrêter de travailler !  Y a que les vacances … la formation ça ne sert à rien. Ou alors, contre le stress… mais c’est autre chose … c’est difficile d’en parler … il  y a …. comment dit-on déjà ? … les spiri… spiritu?

-          Les spiritueux ?

-          Non « spiri…tu…alités », SPIRITUALITES,  je veux dire … Il y a Dieu … contre le stress, il y a Dieu ; Si vous vous connectez avec Dieu, vous n’aurez plus jamais de  stress … C’est mieux que la formation…

-          Sans aucun doute …

-          Et vous, vous croyez en Dieu … ?

-          Euhhh … Je crois en la Nature … je crois … aux valeurs qui nous unissent… , pour moi DIEU, c’est  … un état de conscience…

-          Votre perception de Dieu ressemble à la mienne et à celle de l’ISLAM…  Pour les Chrétiens, Dieu avait une grande barbe blanche … Dans l’Islam, Dieu ne peut être représenté sous forme humaine… C’est, comme vous le dites…

-          … la nature, l’univers, l’unité… ?

-          Oui, la nature, c’est important… c’est une façon de rencontrer Dieu … Et il faut aussi le remercier… il y a aussi la prière… Priez dieu et vous n’aurez plus de stress ! Et Quand nous sommes en contact avec Dieu, nous sommes Dieu…

-          C’est une bonne méthode ! Mais je ne sais pas si je pourrais en parler demain … Et vous, vous pratiquez ? Seul ? Avec un collectif ? Vous priez ? Vous méditez ?

-          Je médite seul, mais la ferveur la plus puissante je la trouve en collectif ; nous sommes tous unis. Et Quand vous êtes connecté à Dieu, les problèmes ne sont plus les mêmes…nous sommes reliés… le stress c’est la solitude…

-          Oui, d’ailleurs… partir seul un dimanche soir dans la nuit…, j’ai un peu de stress, j’espère que mes séminaires vont bien se passer … !

-          C’est où au juste, vos formations ?

-          A l’Abbaye de SOREZE… C’est le bout du monde… J’ai encore de la route après Toulouse

-          Ca devrait le faire, c’est une abbaye ! Dieu sera avec vous

-          Allah Akbar donc ! Nous sommes  arrivés à PART DIEU, combien je vous dois ?

-          15,25 avec la valise

-          … Et au faites, c’est quand le match retour ? … Vous ne pourriez pas prier pour eux ?!

Je ne sais pas s’il a prié, mais l’histoire dira, dans le TGV du retour le mardi soir à 21h,  qu’ils allaient gagner 3-0, les Français … Et à chaque but, le contrôleur SNCF qui annonçait avec ferveur la progression de nos … dieux du stade…

Tous unis ?

Pierre-Marie

 

 

 

 

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