Du leader au « nouveau leader » – Le leadership en 20 questions
Question 1. La différence pour moi entre un manager
et un leader ?
En politique les deux sont dissociés (et nos politiques sont souvent de piètres managers !). En entreprise les deux sont très liés, voire indissociables.
Le terme de « manager » renvoie davantage à une fonction et à un statut conventionnel. Pour assurer cette fonction, un manager doit disposer de compétences et de qualités en la matière, souvent formalisées dans des référentiels. Dans des contextes difficiles comme nous vivons en ce moment, un manager doit « avoir du leadership »….
Le leadership peut être considérer également comme un ensemble de qualités personnelles complémentaires au management[1]. Certains parlent d’une « méta-capacité » ou autrement dit d’un ensemble de capacités facteurs de leadership.
Un leader est une personne dotée d’un certain pouvoir d’influence qui va lui conférer un rôle de guidance.
A la différence du manager dont l’autorité est conférée par l’organisation ou son « statut », le pouvoir du leader lui est donné par les autres, qui lui reconnaissent ou non ces qualités. Il « fait » autorité. Cette autorité est pour beaucoup liée à la confiance que les autres lui accordent et à l’engagement qu’il est capable de susciter.
Un leader en entreprise n’est pas nécessairement « manager »… Il pourra avoir à exercer son autorité en transversal, par exemple dans le cadre d’un projet, dans une sphère professionnelle d’expertise, de relations sociales, ou encore à l’extérieur de l’entreprise, en lien par exemple avec des activités scientifiques, associatives ou encore politiques …
Même si les deux postures sont souvent imbriquées en entreprise, le « manager » sera plus tourné vers la performance opérationnelle, la production, l’organisation, la gestion efficace à court terme, alors que le « leader », davantage porté par une guidance projective vers le futur, autrement dit par une vision qu’il fera partager. Mais ce sont souvent deux attitudes complémentaires à actionner à des moments différents, par le même homme. Mais un manager, même excellent, sans ce leadership, a aujourd’hui moins de chance de survie… !
Enfin, dans cet esprit, la posture de leader peut aussi être considérée comme la dimension du management tournée vers le sens : comment donner ou redonner du sens, pour emporter l’engagement et remobiliser les équipes, dans un contexte particulièrement incertain…
([1]) John Kotter ( Leading change, John Kotter, Harvard Business School Press ) considère les deux modes d’action comme distincts et complémentaires. Le management gère la complexité : ses pratiques sont une réponse à la gestion de grandes organisations complexes. Le leadership, quant à lui, gère le changement dans un monde éminemment concurrentiel et volatile. Plus de changement réclame plus de leadership …
Prochaine question dans 2 semaines : quelle définition je donne en 2013 du leader et du leadership…
[1] John Kotter (in Leading change, John Kotter, Harvard Business School Press ) considère les deux modes d’action comme distincts et complémentaires. Le management gère la complexité : ses pratiques sont une réponse à la gestion de grandes organisations complexes. Le leadership, quant à lui, gère le changement dans un monde éminemment concurrentiel et volatile. Plus de changement réclame plus de leadership. ..
Bienvenue et meilleurs voeux 2013
Bienvenue sur le blog de « la Nouvelle Ecologie Managériale ».
La Nouvelle Ecologie Managériale, c’est l’écologie de l’homme au service de l’homme dans nos organisations et entreprises.
C’est le pari d’appliquer l’éthique et le développement personnel à la transformation managériale.
C’est plus concrètement mettre en œuvre l’éthique de l’écologie – respect, partage, responsabilité …- à son management et ses relations au quotidien.
Ce blog, c’est aussi la volonté d’échanger et d’interagir entre nous.
Vous y trouverez mes convictions, réflexions dans mes principaux domaines d’intervention et aussi des informations, émotions à partager (livres, vidéo, photos). Autant de sujet de dialogue et de coopération. Ce blog est avant tout le vôtre.
Et puisque la fin du monde s’est si bien passée…
Je souhaite que ce symbole nous ouvre sur notre « nouveau monde »… celui du sens, de la confiance, de l’énergie, de la conscience et de l’engagement.
Et « le changement global (ne) commence (t-il pas) par le changement personnel ? » (1)
Je vous souhaite une heureuse révolution et beaucoup de bonheur pour 2013 ! (cliquer sur le lien voir la vidéo … )
(1) Dali LAMA
Conduire le changement par le sens : éthique, cohérence et engagement
Dossier l’Expansion Management Review « Impasses et défis du management », rédigé par Pierre-Marie Burgat, paru en juin 2012
Manager autrement, c’est sortir de l’impuissance pour user de notre responsabilité et incarner nous-mêmes le changement que nous voulons voir dans le monde
Les points forts
La crise que nous vivons est avant tout une crise éthique. La carence éthique globale impacte en cascade tous les niveaux de gouvernance, du politique jusqu’à la direction et au management des entreprises encastrées dans le système.
Réduit à sa dimension de « ressource humaine » l’individu cherche en vain un sens à son travail. Ecartelé entre ses identités de « citoyen-salarié » et de « consommateur-épargnant », il peine à trouver une cohérence globale à ses actes.
Les entreprises et leurs managers, malgré la complexité et les pressions du système, disposent aussi de leviers pour pratiquer un management éthique, comme par exemple en associant leur vision aux grands enjeux de responsabilité sociétale et de développement durable.
Pour sortir de l’impuissance, la seule voie possible passe par le « changement holomorphique ». Chaque geste ou acte individuel a des répercussions sur l’ensemble du système. Manager autrement, c’est retrouver le chemin de la cohérence, pour un changement sociétal et dans nos organisations porté par l’éthique et la responsabilité individuelle.
La suite le 28 janvier 2013
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Quel Management demain ?
Article rédigé par Pierre-Marie Burgat, paru dans la revue « Inter-Mines » le 16 avril 2010.
Pour mieux faire face aux nouveaux enjeux…
Dans un monde « global » en pleine mutation, en prise avec des transformations rapides et permanentes …, le manager du XXIème siècle doit savoir plus que jamais donner du sens, accompagner les personnes et les équipes en quête d’un nouvel équilibre…
Mais les managers déstabilisés par ces changements, la complexité, l’incertitude et les pressions permanentes apparaissent souvent eux-mêmes en recherche d’engagement, sinon d’une « autre relation à l’entreprise … »
Un des enjeux de la performance managériale de demain sera donc de donner aux nouveaux managers les moyens de trouver leurs propres équilibres, pour devenir les leaders inspirants dont le monde a besoin.
Dans une période de perte de sens et d’identité, avec les peurs et le stress générés par les ruptures incessantes… mettre le développement personnel au service du développement du management apparait comme un levier fondamental de développement du leadership. Le dépassement de la crise est aussi à ce prix, vers la construction d’une nouvelle performance « durable » et d’un « autre management … »
La conscience de la fragilité de nos ressources promeut ainsi aujourd’hui le développement durable et l’écologie comme principes de régulation planétaire.
Dans un monde laissé aujourd’hui à la seule gouvernance financière, nous oublions souvent que le développement durable, comme l’écologie s’applique en priorité à l’homme.
Dans cet esprit, le « management durable » et « l’écologie managériale » – au-delà de l’effet de mode – constituent une nouvelle réponse adaptée aux enjeux humains et managériaux de l’entreprise de demain.
Mais seul l’engagement de chacun permettra de sortir de la passivité et du système qui nous enferment tous, pour construire ensemble un nouveau management plus écologique et durable.