11/04/13

Le leadership personnel commence peut-être là … ?

Et si ce très joli extrait sur film de Luc Besson   »Angel A », avec Jamel Debbouze … contenait le secret de notre développement personnel. C’est en tout cas pour sûr le début du chemin du leadership personnel …


Essayez dans le miroir, et sans limitation … et rappelez vous aussi vos plus beaux succès

« je t’aime »  !

 

 

11/04/13

Le leadership en 20 questions (suite)

Question 4 : pourquoi ce besoin de sens est-il si important en leadership ?

(Suite des 3 questions précédentes : « la différence entre un leader et un manager » et « quelle définition donner du leader et du leadership ».; « on met le leadership à toutes les sauces » ! N’est-ce pas aujourd’hui aussi un phénomène de mode ?)

Nous avons tous besoin de sens et de guidance. Le besoin de sens est depuis toujours le premier besoin de l’homme. En période de forte mutation, nous avons plus de mal à donner du sens au travail  … et aussi à nos vies…

Nous savons que nous vivons une accélération de la globalisation et une mutation planétaire sans précédent. Nous en subissons tous les impacts économiques, sur nos entreprises et les personnes.

C’est bien évidemment au-delà des impacts financiers, avant tout beaucoup de difficultés et de souffrances pour les plus touchés.

Au plan managérial, le manque de sens du travail et de vision, la gouvernance par le seul financier met aujourd’hui en faillite l’engagement dans l’entreprise et la motivation au travail, facteurs clés de performance. Et n’est ce pas le rôle d’un leader que de donner du sens, de la vision, de la « guidance » et faciliter l’engagement ?

 C’est d’autant plus vrai aujourd’hui qu’au « niveau supérieur », notre besoin de sens n’est plus suffisamment nourri ni par la sphère religieuse, ni par la sphère politique, dont c’est une fonction essentielle.

La guidance politique par exemple est totalement en faillite. Les politiques nationales devenues impuissantes perdent chaque jour en crédibilité. De leur coté, les instances politiques mondiales naissantes (ONU, G8, G20…) n’arrivent pas encore à réguler correctement notre système au plan global. La gouvernance du monde par le financier ne peut à l’évidence satisfaire notre besoin de sens, de justice et d’accomplissement. De très nombreux observateurs annoncent la fin du capitalisme sans pour autant voir apparaitre des alternatives crédibles…

Au plan idéologique, la société de consommation ou encore le rationalisme scientifique (« le scientisme ») ne sont plus des modèles à suivre pour beaucoup des habitants des pays industrialisés. Les courants de pensé autour de l’écologisme et du développement durable expriment ce besoin de plus en plus présent de trouver une alternative à une croissance matérialiste aveugle que chacun sait sans lendemain.

Question suivante :  quels impacts concrets au niveau de l’entreprise et de son management ?

24/03/13

Le leadership en 20 questions (suite)

Question 3 : « on met le leadership à toutes les sauces » ! N’est-ce pas aujourd’hui aussi un phénomène de mode ?

Suite des 2 questions précédentes : « la différence entre un leader et un manager » et « quelle définition donner du leader et du leadership ».

Le concept de leadership qui fleurit depuis la fin des années 90 dans les entreprises et les programmes de séminaires est devenu incontournable dans les propos des dirigeants. L’importance et la complexité du sujet et des manières de le traiter ont conduit de très nombreux auteurs à écrire sur le leadership.

Mais il n’y a un phénomène de mode que quand l’imitation nous fait perdre la conscience de notre besoin, et le sens de l’action. C’est aussi vrai parfois pour le leadership. Chaque fois que le leadership ou son développement n’est pas explicitement lié aux enjeux de l’entreprise et donc ne fait pas sens, il y a effectivement phénomène de mode. C’est le cas par exemple des entreprises qui programment à leur catalogue des formations au leadership qui ne sont pas couplées aux enjeux en cours ou de proximité. C’est le cas chaque fois que l’on confond le leadership avec un statut ou un niveau de job dans un référentiel.

Ce phénomène de mode est aussi porté par les écoles de management, les consultants et les théoriciens dont je fais partie !

Mais la mode s’inscrit le plus souvent dans un vrai besoin sociétal. Le leadership constitue une réponse essentielle aux enjeux auxquels doivent faire face les managers et les leaders des organisations actuelles. Nous avons tous besoin de leaders et de leadership aujourd’hui…

Le leader … et notre propre leadership suivent non pas la mode, mais les enjeux de notre époque. Une des composantes incontournables du leadership est de contribuer à donner et à faire émerger le sens des enjeux de son époque. Et si un des enjeux majeurs aujourd’hui est de basculer d’une société de consommation à un nouveau deal plus durable et écologique, alors le nouveau leader nous convaincra de la nécessité pour l’entreprise, du développement durable, d’une nouvelle écologie humaine … et managériale ! Le leadership – et la plupart des leaders politiques l’ont bien compris – doit aujourd’hui porter le combat des combats, celui pour la pérennité de notre planète et du sens de l’aventure humaine…

Question suivante le 10 avril : Pourquoi le besoin de sens devient t-il si prégnant et pourquoi aussi le mettre tant en avant comme remède à tous nos maux ?

18/03/13

L’ETHIQUE COMMENCE PAR SOI-MÊME

Suite du dossier publié cet été dans « l’Expansion Management Review » (IMPASSE ET DEFIS DU MANAGEMENT)

« Soyez le changement que vous voulez voir dans la monde ». (GANDHI)

Que peut faire le « citoyen du monde » face à ce système capitaliste consumériste et sans âme ? Que peut-on faire à son niveau pour replacer l’éthique au centre et en faire une guidance pour sa vie de citoyen, d’acteur social ou de consommateur au quotidien?

Et si, en dehors de tout pouvoir ou impuissance politique, chacun d’entre nous – manager, responsable RH, consultant, coach – était libre d’augmenter son niveau de conscience et de prendre ses responsabilités ?

« Moi je ne peux rien faire » : la dialectique de l’impuissance 

Beaucoup d’acteurs de la vie sociale et de l’entreprise vivent aujourd’hui une sorte d’essoufflement, voire d’impuissance fataliste : « le système est à bout de souffle, mais on se sent totalement impuissants » ;  «  il faudrait changer le système, moi à mon niveau de manager, je ne peux rien faire, c’est le comité de direction »,  « au  niveau du comité de direction, non, ca se passe au dessous, c’est l’actionnaire, je n’ai pas de marge de manœuvre » ;« tant que le système sera tiré par les fonds de pensions … nous ne pourrons rien faire » … Nous sommes tous confrontés et enfermés par un système capitaliste perverti, nous l’accusons à juste titre, mais ces critiques ne conduisent-elles pas  à renforcer notre passivité ?

« C’est le système » : sortir du manichéisme paranoïaque 

Une autre forme de passivité se retrouve chez de nombreux intellectuels, philosophes,  psychosociologues…, sous la forme de la critique d’un système sans issue … Elle atteint son paroxysme dans la recherche publique française où la culture cristallise ce type de peurs et de croyances manichéennes, à l’encontre « du privé » et du capitalisme. Elle diabolise ainsi parfois sans nuance tout ce qui peut se faire en entreprise, considéré par essence comme suspect, perverti ou susceptible de l’être. N’est-ce pas oublier un peu rapidement que ces entreprises sont habitées – ici et maintenant – par des millions d’hommes et de femmes au travers le monde, le plus souvent fiers de leur travail, attachés à leur métier et porteurs de beaux projets ?

S’ils sont parfois en souffrance et aussi en quête de mieux vivre, s’il y a parfois des drames dans le choc des transformations, il est important de prendre conscience que ces attitudes critiques, certes compréhensibles, in fine n’apportent rien, ni à personne, si ce n’est que de justifier notre propre passivité et entretenir le mal être.

Dans tous les cas – impuissance, critique, diabolisation – il n’y a ni solution, ni action, en dehors de conforter notre sentiment d’impuissance, d’alimenter notre révolte et nos frustrations.

Mais ces attitudes ne servent-elles pas aussi à justifier notre résistance au changement et notre incohérence, éloignés que nous sommes parfois de nous même et de nos propres valeurs ?

L’éthique, mes fraises et ma banque 

Et si la révolution commençait par la conscience ? De quoi suis-je responsable et de quoi je ne suis pas responsable ? Est-ce que j’agis en cohérence avec mes valeurs ? Ai-je un comportement éthique, quels que soient mes rôles, de « citoyen-consommateur », de manager dans l’entreprise ou d’accompagnant ? Prendre ses responsabilités n’est-ce pas commencer par oser se confronter à ses dilemmes de citoyen au quotidien et sortir de son aveuglement ?

Le pouvoir du consommateur a aujourd’hui des impacts incommensurables.

Sans aller jusqu’à l’idéal du « commerce équitable », tout choix et tout acte de consommation banal a une portée éthique considérable. C’est vrai de la barquette de fraises hors saison, ayant traversé l’Europe en camion pollueur. C’est vrai aussi, du four micro-onde à bas prix, fabriqué dans des conditions de travail dégradantes ou par des enfants de pays à bas salaires et provoquant au passage la ruine des industries locales, voire des centaines de chômeurs de plus, dans les pays plus « développés » …

Autre exemple : « ils nous ont fait très mal vous savez …» [1]?

Des milliers de consommateurs se sont précipités au mois de janvier pour bénéficier des offres à bas coût d’un nouvel opérateur téléphonique. Mais se sont-ils demandé une minute au prix de quoi et de qui ces tarifs exceptionnels étaient-ils possibles ? Au prix de combiens d’emplois précaires, de délocalisations, de bas salaires, de pressions, de souffrance, de stress, de désarrois et de nouveaux suicides … ?

Dernier « examen de conscience » …. « mon épargne, mon éthique et moi »

Est-ce que je sais ce que ma banque fait réellement de mon argent ? Est-ce que mon argent – le fruit de mon travail – est utilisé pour des placements éthiques, ou a minima, ne serait ce que pour servir l’économie et non la spéculation ?

———————————————————————————-

Petit examen de conscience de consommateur éthique  …

- « j’ai changé de banque pour une banque éthique »

- « je me doute bien que …, mais j’assume (j’y pense, mais je n’agis pas) »

- « je ne sais pas vraiment, je n’y avais pas pensé, j’ai un bon PEA … c’est pas si grave, non » ?

- «  je ne veux pas savoir (c’est le système, pas moi ! Il n’y a qu’à changer le système, les banques n’ont qu’à…) … et les autres ? » 

- « c’est ok pour moi, la spéculation est utile et j’en profite.  Cela fait des dégâts, mais c’est la vie. On  n’est pas dans un monde de bisounours ! »

————————————————————————————————————————

Si ne serait-ce que 40% des citoyens orientait leur épargne vers des placements éthiques, notre système spéculatif serait révolutionné en très peu de temps !

Mais est-ce que je préfère ne pas savoir et voir le manque d’éthique ailleurs, quelque part au dessus-de moi : mon patron, ma boite, l’actionnaire, le système … ?

Tout consommateur que nous sommes se trouve enfermé aujourd’hui dans le paradoxe  et l’injonction la plus mortifère jamais produite par de notre société : « consommer moins cher pour vivre mieux »[2]. Et quand une réelle pauvreté conduit le consommateur chômeur dans les rayons d’un discounter, sait-il que cet acte alimente à nouveau le système qui l’a exclu et en a- t-il alors vraiment le choix ?

Et si progressivement nous prenions tous pleinement conscience qu’à chaque acte  d’achat « à bas prix», nous produisons de la souffrance, nous écartelons d’autres vies, nous tuons nos propres emplois, nous violentons notre propre qualité de vie pour demain ?

Oui, le changement des habitudes de consommation peut changer le monde, plus sans doute aujourd’hui qu’un bulletin de vote. Oui, l’éthique commence par soi-même …

La suite début Avril : METTRE L’HOMME ET L’ETHIQUE AU CENTRE 


[1] Responsable de service d’un opérateur téléphonique français – mars 2012.
[2] Slogan publicitaire d’un grand distributeur qui se dit « éthique » dans sa communication.