Remettre la personne au centre

Article issu d’une interview donnée par Pierre-Marie Burgat, paru le 14 janvier 2009 dans l’édition « Développement durable » du Progrès

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Le management durable découle d’un besoin urgent de fidéliser sérieusement les collaborateurs

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Qu’en termes simples cela pourrait être énoncé. Ce concept serait certes plus facile à comprendre si l’on évoquait tout bonnement le respect. Respect des humains, des salariés dans leur dignité personnelle, des dirigeants, des objectifs de l’entreprise, de la planète et partant de là tout ce qui doit être pris en considération pour l’arrêt de son exploitation sans fond. Spécialisé dans le management, Pierre-Marie Burgat s’attache à faire émerger des leaders dans les entreprises clientes. « Dans des établissements où il y a de moins en moins de visibilité, où l’incertitude est très forte, nous essayons de trouver des locomotives qui redonnent du sens au travail », explique le consultant lyonnais.

Sur le terrain, cela peut se traduire par une nouvelle manière de manager des projets. Exemple avec ce constructeur automobile où l’objectif est de faire comprendre à l’équipe de R & D que les clients cherchent des voitures simples et pas trop onéreuses, alors que les ingénieurs ne pensent qu’à une chose : en rajouter tant et plus, ce qui, au passage, correspond à ce qui leur a été inculqué par la dite entreprise…

Ce qui a lancé le management durable ? A l’origine très clairement le problème de la pyramide des âges, en déclin. Et le besoin demain pour ne pas dire aujourd’hui, de sérieusement fidéliser les collaborateurs, à commencer par les cadres. « Il faut repenser les relations humaines dans l’entreprise, estime Pierre-Marie Burgat qui travaille ainsi pour Distriborg et avec une grosse major de l’électronique hexagonale. La logique du pack salarial actuel est derrière nous. Nous devons aller vers davantage de participation et intégrer la notion d’engagement. Les gens sont déroutés par le monde de l’entreprise, ils veulent de nouvelles valeurs, davantage de passion, du fun aussi. ». Manière de souligner que l’on peut être heureux dans son job mais à condition d’être reconnu.

Après avoir mis en avant les compétences, nous serions donc baignés dans l’univers de la posture existentielle, qui exige un travail sur soi, des gens qui parlent avec leurs tripes. Tout le contraire de ce qui a été demandé jusqu’ici. Et c’est bien là la difficulté centrale du management durable : compter sur des gens qui ont été habitués à s’autocensurer, à recevoir des coups en courbant l’échine. A l’inverse, le pari du management durable va être de remettre la personne au centre. De placer son développement person- nel dans les priorités.


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