COMMENT MIEUX FAIRE FACE ET GERER NOS INCERTITUDES
Réguler ses équilibres émotionnels
Pour mieux gérer l’incertitude qui peut affecter nos équilibres de santé psychologique, il apparait important en premier lieu de devenir davantage acteur de notre information. Il s’agira d’arriver à changer nos habitudes parfois addictives d’information permanente (radio, e-mails, messageries diverses…), pour limiter la quantité d’informations, filtrer les plus anxiogènes, pour progresser vers un rythme plus écologique d’informations choisies, plus positives. (voir mon post précédent)
Mais, si nous pouvons toujours mieux gérer nos sources d’informations, la vie nous apportera inévitablement – c’est aussi ce qui en fait le piment – son lot d’évènements générateurs d’émotions. Nous devons apprendre à les gérer pour éviter les excès parfois désagréables à vivre.
Les nombreuses situations d’incertitudes que nous connaissons régulièrement et à des degrés divers dans nos vies, peuvent être amplifiées par le climat social et économique, tel celui provoqué par notre longue crise sanitaire.
Au plan de nos équilibres et de notre santé psychique, trop d’incertitudes génère des inquiétudes et des peurs. Ces émotions s’accompagnent de tout une gamme de sentiments qu’il va être important d’apprendre à gérer. Les déséquilibres émotionnels sont en effet à l’origine de nombreux troubles de la santé. Une inquiétude qui se cumulent avec d’autres et dont n’avons plus conscience, suit un chemin psychosomatique qui peut devenir pathogène. L’anxiété peut générer par exemple un trouble du sommeil.
L’anxiété liée à ce trop d’inquiétudes est définie comme « une peur sans objet ». Si nous ne sommes plus capables de comprendre sa cause précise, ou si nous sommes impuissants à y remédier, des troubles de la santé vont alors nécessairement apparaitre.
La médecine traditionnelle allopathique parlera de « somatisation ». Une personne trop inquiète se verra ainsi prescrire classiquement un « anxiolytique ».
L’intelligence émotionnelle nous apportera d’autres clés de lecture et techniques pour mieux gérer un trop plein d’inquiétudes.
L’une des fonctions utiles de « l’intelligence émotionnelle », est de nous permettre de rester acteur face aux puissants automatismes émotionnels. Pour cela, nous devrons développer deux compétences émotionnelles clés, d’une part pour savoir observer ce qui se passe en nous dans une situation émotionnelle et, d’autre part, pour réguler notre pression émotionnelle.
Observer et différencier ses émotions
Il s’agit de ne pas se laisser emporter par l’émotion, de prendre du recul et de continuer à raisonner sur ce que nous vivons intérieurement. C’est facile et nous le faisons souvent naturellement ! Par ex., si nous nous sentons en colère, par une information blessante reçue par mail, nous savons qu’en répondant dans l’émotion nous risquons d’être trop agressif et d’envenimer la situation.
Cette conscience émotionnelle est utile aussi en situation d’inquiétude et d’incertitude. Les spécialistes parlent de la « compétence émotionnelle de différenciation » : être capable de distinguer les émotions ressenties (peur ? colère ? tristesse ?), d’en comprendre la cause et d’adapter son comportement pour aider l’émotion dans sa fonction. Ex. : mon inquiétude pourra s’arrêter si je retrouve un sentiment de sécurité. Qu’est-ce que je peux faire pour cela d’utile ? Puis- je arrêter de regarder trop souvent des informations négatives ? M’organiser ? Me changer les idées, etc.
Réguler les flux émotionnels
Parfois nous sommes tellement dans l’émotion que ses automatismes prennent le dessus. Il s’agit alors de faire baisser la quantité d’énergie émotionnelle déclenchée. Un fois le niveau émotionnel adapté à la situation, nous allons pouvoir retrouver notre sérénité.
Les psychologues utilisent trois principales familles de pratiques
- La parole : faciliter par une écoute empathique la « mise en mots » du trop plein d’émotions.
- Le corps : traiter le trouble émotionnel directement par des techniques corporelles de relaxation ou d’autres techniques médicales non conventionnelles (étiomédecine, ostéopathie…)
- La respiration : de nombreuses disciplines « psychocorporelles » utilisent la respiration, comme vecteur de régulation émotionnelle, comme par ex., la « cohérence cardiaque ».
Comment agir utilement pour réguler sa charge émotionnelle.
Dans tous les cas de surcharge émotionnelle, que ce soit lié à trop d’inquiétudes ou d’agacement, nous devons savoir interroger ce que nous vivons intérieurement, pour ensuite agir en s’appuyant sur une de ces pratiques.
Nous connaissons tous des proches susceptibles de nous écouter, avec suffisamment d’empathie et de bienveillance. Si non, notre action va consister à aller rencontrer un professionnel de l’écoute. Si nous avons davantage confiance dans les techniques psychocorporelles, l’appel à un praticien est aussi indispensable.
Enfin, en situation de « stress émotionnel », en tant qu’ancien pratiquant de sports à risques, j’ai aussi appris le bienfait des techniques de respiration pour maîtriser son stress, ses peurs faire face au danger. Ces pratiques peuvent aussi nous rendre de grands services pour gérer au quotidien nos déséquilibres émotionnels en période d’incertitudes. Ils ont l’avantage de pouvoir être pratiqués de manière autonome, sans contrainte matérielle. Il existe de nombreux stages d’enseignement et aussi des applications digitales, utilisables sur un simple smartphone.
Avec un peu de pratique, dissiper son flot d’inquiétudes apparait donc relativement facile, en s’appuyant sur une des nombreuses techniques aujourd’hui à disposition.
Prenons soin de nous en 2021 !
Pierre-Marie Burgat
Membre titulaire de la SFCoach