17/03/21

COMMENT MIEUX FAIRE FACE ET GERER NOS INCERTITUDES

Réguler ses équilibres émotionnels

Pour mieux gérer l’incertitude qui peut affecter nos équilibres de santé psychologique, il apparait important en premier lieu de devenir davantage acteur de notre information. Il s’agira d’arriver à changer nos habitudes parfois addictives d’information permanente (radio, e-mails, messageries diverses…), pour limiter la quantité d’informations, filtrer les plus anxiogènes, pour progresser vers un rythme plus écologique d’informations choisies, plus positives. (voir mon post précédent)

Mais, si nous pouvons toujours mieux gérer nos sources d’informations, la vie nous apportera inévitablement – c’est aussi ce qui en fait le piment – son lot d’évènements générateurs d’émotions. Nous devons apprendre à les gérer pour éviter les excès parfois désagréables à vivre.

Les nombreuses situations d’incertitudes que nous connaissons régulièrement et à des degrés divers dans nos vies, peuvent être amplifiées par le climat social et économique, tel celui provoqué par notre  longue crise sanitaire.

Au plan de nos équilibres et de notre santé psychique, trop d’incertitudes génère des inquiétudes et des peurs. Ces émotions s’accompagnent de tout une gamme de sentiments qu’il va être important d’apprendre à gérer. Les déséquilibres émotionnels sont en effet à l’origine de nombreux troubles de la santé. Une inquiétude qui se cumulent avec d’autres et dont n’avons plus conscience, suit un chemin psychosomatique qui peut devenir pathogène. L’anxiété peut générer par exemple un trouble du sommeil.

L’anxiété liée à ce trop d’inquiétudes est définie comme « une peur sans objet ». Si nous ne sommes plus capables de comprendre sa cause précise, ou si nous sommes impuissants à y remédier, des troubles de la santé vont alors nécessairement apparaitre.

La médecine traditionnelle allopathique parlera de « somatisation ». Une personne trop inquiète se verra ainsi prescrire classiquement un « anxiolytique ».

L’intelligence émotionnelle nous apportera d’autres clés de lecture et techniques pour mieux gérer un trop plein d’inquiétudes.

L’une des fonctions utiles de « l’intelligence émotionnelle », est de nous permettre de rester acteur face aux puissants automatismes émotionnels. Pour cela, nous devrons développer deux compétences émotionnelles clés, d’une part pour savoir observer ce qui se passe en nous dans une situation émotionnelle et, d’autre part, pour réguler notre pression émotionnelle.

Observer et différencier ses émotions

Il s’agit de ne pas se laisser emporter par l’émotion, de prendre du recul et de continuer à raisonner sur ce que nous vivons intérieurement. C’est facile et nous le faisons souvent naturellement ! Par ex., si nous nous sentons en colère, par une information blessante reçue par mail, nous savons qu’en répondant dans l’émotion nous risquons d’être trop agressif et d’envenimer la situation.

Cette conscience émotionnelle est utile aussi en situation d’inquiétude et d’incertitude. Les spécialistes parlent de la « compétence émotionnelle de différenciation » : être capable de distinguer les émotions ressenties (peur ? colère ? tristesse ?), d’en comprendre la cause et d’adapter son comportement pour aider l’émotion dans sa fonction. Ex. : mon inquiétude pourra s’arrêter si je retrouve un sentiment de sécurité. Qu’est-ce que je peux faire pour cela d’utile ? Puis- je arrêter de regarder trop souvent des informations négatives ? M’organiser ? Me changer les idées, etc.

Réguler les flux émotionnels

Parfois nous sommes tellement dans l’émotion que ses automatismes prennent le dessus. Il s’agit alors de faire baisser la quantité d’énergie émotionnelle déclenchée. Un fois le niveau émotionnel adapté à la situation, nous allons pouvoir retrouver notre sérénité.

 Les psychologues utilisent trois principales familles de pratiques

  • La parole : faciliter par une écoute empathique la « mise en mots » du trop plein d’émotions.
  • Le corps : traiter le trouble émotionnel directement par des techniques corporelles de relaxation ou d’autres techniques médicales non conventionnelles (étiomédecine, ostéopathie…)
  • La respiration : de nombreuses disciplines « psychocorporelles » utilisent la respiration, comme vecteur de régulation émotionnelle, comme par ex., la « cohérence cardiaque ».

Comment agir utilement pour réguler sa charge émotionnelle.

Dans tous les cas de surcharge émotionnelle, que ce soit lié à trop d’inquiétudes ou d’agacement, nous devons savoir interroger ce que nous vivons intérieurement, pour ensuite agir en s’appuyant sur une de ces pratiques.

Nous connaissons tous des proches susceptibles de nous écouter, avec suffisamment d’empathie et de bienveillance. Si non, notre action va consister à aller rencontrer un professionnel de l’écoute. Si nous avons davantage confiance dans les techniques psychocorporelles, l’appel à un praticien est aussi indispensable.

Enfin, en situation de « stress émotionnel », en tant qu’ancien pratiquant de sports à risques, j’ai aussi appris le bienfait des techniques de respiration pour maîtriser son stress, ses peurs faire face au danger. Ces pratiques peuvent aussi nous rendre de grands services pour gérer au quotidien nos déséquilibres émotionnels en période d’incertitudes. Ils ont l’avantage de pouvoir être pratiqués de manière autonome, sans contrainte matérielle. Il existe de nombreux stages d’enseignement et aussi des applications digitales, utilisables sur un simple smartphone.

Avec un peu de pratique, dissiper son flot d’inquiétudes apparait donc relativement facile, en s’appuyant sur une des nombreuses techniques aujourd’hui à disposition.

Prenons soin de nous en 2021 !expression-des-sentiments-coeur

Pierre-Marie Burgat

Membre titulaire de la SFCoach

 

30/08/20

L’ECOLOGIE HUMAINE AU TRAVAIL UNE APPROCHE QUI FAIT SENS POUR SORTIR DE LA CRISE ?

IMG_3186-couverture-soin-cadres Longtemps marginale et parfois taxée de « phénomène de mode », l’écologie devient aujourd’hui       à tous  les niveaux, l’enjeu numéro un pour la pérennité de notre planète. Son modèle s’impose     donc dans tous les secteurs. C’est aussi ainsi un enjeu clé du nouveau management et   des     ressources humaines. Elle s’immisce dans le bien-être et la santé psychologique au travail, en         s’intéressant à nos équilibres de vie, individuels et collectifs.

Mais, « manager écologique », l’homme et ses collectifs au travail, c’est quoi, qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce un nouvelle mode synonyme de « greenwashing», du Vert à toutes les sauces ? … ou, un modèle global qui fait SENS et nous aide de manière très concrète, individuellement et collectivement ?

L’écologie est souvent qualifiée de « science des équilibres ». Les événements récents et la crise du « Covid 19 » nous montrent à quel point il est important de veiller, de manière globale, à tous les équilibres humains en inter-action dans leurs « écosystèmes » au travail. Descartes à la vie dure tant dans le corps médical traditionnel que dans la gestion de nos ressources humaines ! Et pourtant, regardons !  Le non-management de la peur, sa contagion rapide, ses utilisations parfois à des fins politiques… sont aujourd’hui d’un impact colossal sur nos équilibres tant psychologiques qu’économiques et la vie voire la survie de certaines entreprises ! Dans ce monde en pleine mutation, nous pouvons tous constater chaque jour que nos modèles d’analyse de l’humain sont devenus bien souvent inopérants pour gouverner cette réalité-là.

Je travaille depuis plusieurs années au développement de méthodes et d’outils pratiques, basés sur la déclinaison du modèle de l’écologie, en différents facteurs d’équilibre, de l’homme dans son organisation. Cette nouvelle approche du bien-être au travail apparaît bien mieux adaptée aux transformations rapides que nous vivons tous aujourd’hui.

Après plusieurs conférences en 2019, et à l’origine du concept (voir mon blog http://ecologie-manageriale.fr/), la revue de direction « Soins Cadres » (1), m’a proposé d’impulser un dossier sur le sujet, avec d’autres auteurs.

Dans l’article introductif – « Pour une nouvelle écologie managériale … », je propose les clés et bases méthodologiques d’un nouveau management – plus rigoureux du facteur humain, dans son écosystème – en cohérence avec les principes et l’éthique de l’écologie.

La méthodologie présentée plus largement en congrès de coaching en mars 2019 (1) est basée sur l’analyse et l’amélioration de 15 points d’équilibres, dans différents domaines (personnel, relationnel, collectif, managérial, culturel…).

Cette nouvelle approche appliquée ici au domaine du Soin, peut se décliner dans toute organisation sensible aux enjeux écologiques.

Lire la Revue Soin Cadre : l’écologie managériale – Juillet 2020 ou me contacter !

NB. LA REVUE DES DIRECTEURS DES SOINS ET DES CADRES DE SANTÉ s’adresse à tous les acteurs stratégiques de la direction des soins exerçant dans les établissements de santé et les instituts de formation : coordonnateurs généraux des soins, directeurs des soins, cadres de santé. Soins Cadres est la revue de référence au service de l’organisation stratégique et opérationnelle des soins, de la formation initiale ou continue des professionnels de santé.

IMG_3187-sommaire-soin-cadresIMG_3685

31/10/19

LES NOUVEAUX ÉQUILIBRES DU MANAGER, DANS UN MONDE EN MUTATION »

Diapositive2

Comment concilier bien-être et efficacité dans les organisations soignantes ?

Conférences et ateliers animés par Pierre-Marie Burgat, dans le cadre du séminaire MGEN de MANAGEMENT des ORGANISATIONS SOIGNANTES en établissement de santé ou médico-Sociaux

Dans une période de rupture de civilisation, les anthropologues parlent de notre époque comme d’une « mutation ». Notre économie basée sur la croissance se heurte aux limites de nos ressources. Tous les équilibres planétaires sont impactés, du climat aux équilibres humains – sociétaux, culturels et individuels dont dépendent la santé psychologique et le bien-être au travail.

Dans ce contexte de changements et de pressions permanents, la souffrance et les risques psychosociaux au travail sont particulièrement présents dans les institutions de soin.

 Et si l’écologie était aussi et avant tout humaine ? Les forêtsinfirmiere-couloir-urgences-g-e5c47 brûlent mais combien de « burn-out » aujourd’hui dans les organisations « soignantes ». Les urgences sont en crise, générant stress et mal-être, mais
si la cause était avant tout systémique ? N’est-ce pas le déséquilibre de toute
l’offre de soin en France qui vient engorger les urgences ?

On dit de l’écologie qu’elle est aussi la science des équilibres. Ses principes éthiques peuvent nous aider à repenser le management pour qu’il trouve ses équilibres dans des organisations chahutées par la plus grande des transitions jamais vécue par l’espèce humaine : passer du « néolithique » pour entrer à grande vitesse dans l’ère du « transhumanisme » avec ses impacts sur l’homme au travail et sa santé.

Comment redonner du sens au management à travers le concept d’écologie managériale ?

Conférence en plénière : « Entre stress et bien-être, les grands équilibres du management aujourd’hui »

3 ateliers  autour des nouvelles pratiques managériales à mettre en œuvre pour favoriser les équilibres humain et le bien-être au travail :

- Ateliers 1 : comment manager les équilibres émotionnels au travail

- Ateliers 2 : comment manager les équilibres identitaires et du sens

- Ateliers 3 : comment manager les équilibres humains dans le changement

Pour chaque atelier partage sur la compréhension des concepts et des outils, sur un autodiagnostic de sa situation de travail et les idées de progrès à mettre en œuvre pour favoriser l’écologie humaine et managériale dans les organisations soignantes.

IMG_3281-mgen

21/09/17

Cinq raisons de s’intéresser à l’intelligence émotionnelle

Si vous n’en étiez pas encore convaincus, 5 bonnes raisons de s’intéresser à l’intelligence émotionnelle au travail ! Une soirée-débat, organisée par les étudiants de l’Institut de formation des cadres de santé.

Une synthèse présentée par Hélène Pommier « L’entreprise est un collectif émotionnel, or on s’en préoccupe trop peu » Didier Gailliegue (ancien DRH de Dassault Aviation) Encore trop souvent ignorée des dirigeants d’entreprise, la gestion des émotions est un critère de réussite professionnelle. Explications. Dans tous les domaines d’activité, les émotions ne peuvent plus être ignorées par les managers, qui doivent faire preuve eux aussi d’intelligence émotionnelle. Voici cinq bonnes raisons de s’y intéresser.

1 – Parce que c’est un critère de réussite professionnelle

L’intelligence émotionnelle est un concept récent, qui a émergé au début des années 1990, et popularisé notamment par le psychologue américain Daniel Goleman, selon lequel le QI (quotient intellectuel) n’est pas le seul critère de réussite professionnelle. « L’intelligence ne repose pas uniquement sur le rationnel, c’est aussi la capacité à s’adapter, à exprimer, réguler, comprendre ses émotions et celles des autres », explique Elodie Roebroeck, psychologue au laboratoire de psychologie sociale et cognitive, à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Une des définitions de l’intelligence, n’est-elle pas de dire qu’il ne s’agit « pas seulement de ce que l’on sait, mais de ce que l’on fait quand on ne sait pas » ? « L’intelligence ne repose pas uniquement sur le rationnel, c’est aussi la capacité à s’adapter, à exprimer, réguler, comprendre ses émotions et celles des autres »

2 - Parce qu’elle est aussi importante (voire plus) que le QI

Des études ont démontré qu’elle est un meilleur indicateur de performance que le quotient intellectuel. L’une d’elles a par exemple concerné 80 docteurs en sciences aux États-Unis : une série de tests a ainsi conclu que les habiletés sociales et émotionnelles avaient eu quatre fois plus d’impact que le QI dans la détermination de leur succès et de leur prestige professionnel.

3 – Parce qu’il est possible de l’évaluer

Comme le QI, il est possible de mesurer le quotient émotionnel (QE). Il existe différents tests avec des dizaines de questions (le Barn-On, le Haag-Bellinghausen), selon cinq ou six axes, déterminés par les spécialistes. L’empathie (compréhension des sentiments des autres), la conscience de soi, les aptitudes sociales, la maîtrise de soi (la gestion du stress), la motivation peuvent ainsi être retenus comme des indicateurs de performance au sein de l’entreprise. La différence avec le QI ? L’intelligence émotionnelle est moins figée et peut se développer, se travailler, tout au long de la vie.

4 – Parce que son bon fonctionnement dépend de certaines conditions

Il y a des fondamentaux nécessaires pour permettre à l’intelligence émotionnelle de fonctionner de façon optimale : un bon état de santé, un sommeil de qualité, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un mental positif et harmonieux sont des prérequis sur lesquels chaque individu a plus ou moins de prise. À cela s’ajoute aussi le contexte économique, social, environnemental, technologique. « Nous sommes à l’aube de profonds bouleversements face auxquels l’entreprise doit se montrer réactive », souligne Didier Gailliegue, chef d’entreprise et ancien DRH au sein de grands groupes comme Dassault Aviation.

5 – Parce qu’elle doit faire partie de la stratégie d’une entreprise

« L’entreprise est un collectif émotionnel, or on s’en préoccupe trop peu », regrette Didier Gailliegue. La prise en compte de l’intelligence émotionnelle est pourtant capitale pour le bon fonctionnement des relations humaines au sein d’une équipe. « Un leader doit assurer la gestion du capital émotionnel de ses collaborateurs. Cela suppose que lui-même maîtrise ses propres émotions, ce qui n’est pas garanti… ». Les émotions étant contagieuses, c’est aussi l’ambiance du groupe qui est en jeu, et au final son influence sur la productivité et l’innovation. L’ignorer, c’est tout simplement s’exposer au développement des problèmes psychosociaux.  

11/02/17

DIRIGER AVEC L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE VA DEVENIR INCONTOURNABLE

POUR LES ECHOS BUSINESS, DIRIGER AVEC L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE VA DEVENIR INCONTOURNABLE

Bonne nouvelle pour le bien-être au travail ? Plus d’intelligence émotionnelle est-ce vraiment plus d’humanité chez nos dirigeants ou plus de savoir-être manipulateur ?

N’oublions pas au passage que émotionnel chez l’homme fonctionne « en parallèle » avec le sens, les valeurs et l’éthique ! Dans la psychologie traditionnelle chinoise (issu de la connaissance taoïste), chaque émotion peut-être sublimée pour atteindre les vertus de sagesse … vers les portes de la compassion. Ne rêvons pas … quoique dans une entreprise « libérée » s’occuper de son prochain devient une action productive !

En tout cas, « la dernière édition du Forum économique mondial de Davos a publié un classement comparatif des qualités requises pour diriger. L’ordre des priorités de 2015 devraient sensiblement différer de celui de 2020 (le Top 10 des qualités requises en 2020 pour diriger)
A l’avenir, intelligence émotionnelle et flexibilité cognitive exigées.
Dernier enseignement : les projections de 2020, des compétences nouvelles seront demandées aux dirigeants placent l’intelligence émotionnelle et la flexibilité cognitive respectivement à la sixième et dixième places. 
Ces deux concepts sont assez proches dans leur définition : quand l’intelligence émotionnelle consiste à utiliser ses émotions et sentiments avec tact, la flexibilité cognitive ou intelligence des situations permet d’adapter son comportement en fonction des circonstances. Autant dire que le dirigeant de demain devra être flexible et visionnaire, alors que celui d’aujourd’hui se focalise essentiellement sur sa capacité à gérer ses troupes ».

Espérons aussi que la vague autour du développement durable et de l’entreprise libérée porte l’éthique et l’humanisme dans le top 10 des compétences du dirigeant de demain, au prochain forum de Davos !
(ceci étant aussi vrai pour nos leaders politiques)

En savoir plus sur cet évènement https://business.lesechos.fr/…/021658958478-le-top-10-des-q…