Si vous n’en étiez pas encore convaincus, 5 bonnes raisons de s’intéresser à l’intelligence émotionnelle au travail ! Une soirée-débat, organisée par les étudiants de l’Institut de formation des cadres de santé.
Une synthèse présentée par Hélène Pommier « L’entreprise est un collectif émotionnel, or on s’en préoccupe trop peu » Didier Gailliegue (ancien DRH de Dassault Aviation) Encore trop souvent ignorée des dirigeants d’entreprise, la gestion des émotions est un critère de réussite professionnelle. Explications. Dans tous les domaines d’activité, les émotions ne peuvent plus être ignorées par les managers, qui doivent faire preuve eux aussi d’intelligence émotionnelle. Voici cinq bonnes raisons de s’y intéresser.
1 – Parce que c’est un critère de réussite professionnelle
L’intelligence émotionnelle est un concept récent, qui a émergé au début des années 1990, et popularisé notamment par le psychologue américain Daniel Goleman, selon lequel le QI (quotient intellectuel) n’est pas le seul critère de réussite professionnelle. « L’intelligence ne repose pas uniquement sur le rationnel, c’est aussi la capacité à s’adapter, à exprimer, réguler, comprendre ses émotions et celles des autres », explique Elodie Roebroeck, psychologue au laboratoire de psychologie sociale et cognitive, à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Une des définitions de l’intelligence, n’est-elle pas de dire qu’il ne s’agit « pas seulement de ce que l’on sait, mais de ce que l’on fait quand on ne sait pas » ? « L’intelligence ne repose pas uniquement sur le rationnel, c’est aussi la capacité à s’adapter, à exprimer, réguler, comprendre ses émotions et celles des autres »
2 - Parce qu’elle est aussi importante (voire plus) que le QI
Des études ont démontré qu’elle est un meilleur indicateur de performance que le quotient intellectuel. L’une d’elles a par exemple concerné 80 docteurs en sciences aux États-Unis : une série de tests a ainsi conclu que les habiletés sociales et émotionnelles avaient eu quatre fois plus d’impact que le QI dans la détermination de leur succès et de leur prestige professionnel.
3 – Parce qu’il est possible de l’évaluer
Comme le QI, il est possible de mesurer le quotient émotionnel (QE). Il existe différents tests avec des dizaines de questions (le Barn-On, le Haag-Bellinghausen), selon cinq ou six axes, déterminés par les spécialistes. L’empathie (compréhension des sentiments des autres), la conscience de soi, les aptitudes sociales, la maîtrise de soi (la gestion du stress), la motivation peuvent ainsi être retenus comme des indicateurs de performance au sein de l’entreprise. La différence avec le QI ? L’intelligence émotionnelle est moins figée et peut se développer, se travailler, tout au long de la vie.
4 – Parce que son bon fonctionnement dépend de certaines conditions
Il y a des fondamentaux nécessaires pour permettre à l’intelligence émotionnelle de fonctionner de façon optimale : un bon état de santé, un sommeil de qualité, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un mental positif et harmonieux sont des prérequis sur lesquels chaque individu a plus ou moins de prise. À cela s’ajoute aussi le contexte économique, social, environnemental, technologique. « Nous sommes à l’aube de profonds bouleversements face auxquels l’entreprise doit se montrer réactive », souligne Didier Gailliegue, chef d’entreprise et ancien DRH au sein de grands groupes comme Dassault Aviation.
5 – Parce qu’elle doit faire partie de la stratégie d’une entreprise
« L’entreprise est un collectif émotionnel, or on s’en préoccupe trop peu », regrette Didier Gailliegue. La prise en compte de l’intelligence émotionnelle est pourtant capitale pour le bon fonctionnement des relations humaines au sein d’une équipe. « Un leader doit assurer la gestion du capital émotionnel de ses collaborateurs. Cela suppose que lui-même maîtrise ses propres émotions, ce qui n’est pas garanti… ». Les émotions étant contagieuses, c’est aussi l’ambiance du groupe qui est en jeu, et au final son influence sur la productivité et l’innovation. L’ignorer, c’est tout simplement s’exposer au développement des problèmes psychosociaux.